Après un visionnage un peu déprimant de THE BUTTERFLY EFFECT :
Et si nous n’avions rien à faire sur Terre ? Et si nous
ne devions pas naître à la base. Pourquoi une fausse couche avant ma
naissance ? Si l’enfant était né, je ne serais pas là. Qui a dit que je
n’avais rien fais comme conneries dans ma vie ? Personne n’oserait le
dire. A combien de personne ai-je fais du mal ? Je ne les compte plus.
Pourquoi est-ce que je vis constamment dans el passé ? Pourquoi est-ce que
je revois les mêmes scènes encore et encore ? Pourquoi est-ce que je n’ai
pas su trouver les mots qu’il fallait dire lorsqu’il fallait les dire ?
Pourquoi est-ce qu’ils viennent maintenant ? Pourquoi n’y ai-je pas pensé
au bon moment.
Combien de cœurs ai-je brisé sans m’en rendre compte ?
Et est-ce que je n m’en rendait vraiment pas compte ? Je crois plutôt que
je n’ai jamais voulu le savoir. Je me suis caché la vérité tout ce temps ;
je l’ai enfouie aussi profond que je le pouvais, seulement pour la voir refaire
surface aujourd’hui. Marie Claude qui croyait dur comme fer qu’on allait
pouvoir vivre heureux.. Qui suis-je, qui étais-je pour lui retirer ce bonheur
sans même une raison qu’un être normalement constitué considèrerait comme
bonne ? Geneviève que je n’ai jamais vraiment quitté et qui pourtant était
prête à tout me donner…. Annie à qui j’ai fais mal sans même le savoir, encore
et encore et qui malgré tout restait à mes cotés. C’est ça l’amour ? C’est
quoi ce mot de toute manière ? Julien. Je me sentais bien malin d’avoir
réussi à lui faire arrêter les joints en grand nombre ; Que lui dire après
une désintox de cocaïne… Yanick a qui mon dernier mail a été pour le reprocher
quelque chose dont il n’était pas coupable.
Tous ces gens qui ont croisé ma vie, et que je n’ai pas su
comprendre, ou aider. Je suis gentil, j’aide les autres ? Tu parles, la
seule chose qui ne m’a jamais intéressé c’était moi. Toujours tout faire pour
me sentir bien, pour œuvrer en ma faveur.
Qui sait ce que j’aurais pu changer ? Qui sait ce que
ça aurait pu changer ? Suis-je donc si mauvais ?
Et si je n’étais pas là, les gens ne seraient-ils pas plus heureux ?
Regarde autour de moi, vois le malheur qui tache mon chemin. Regarde les trous
que j’ai creusé dans la route derrière moi et qui a fait tomber tant de gens.
Vois cette pelle dans ma main. Que crois-tu ? Qu’elle va servir à boucher
les trous qui se trouveront devant moi ? Non, j’ai appris à les éviter. Je
creuserai encore bien d’autres trous qui feront tomber d’autres encore… Et si
ça se trouve, c’est les mêmes qui vont tomber. Qui sait ce que j’ai fais
endurer à ma famille ? Je suis incapable de voir l’étendue de la nuit qui
m’entoure, incapable de voir tout simplement ce qui m’entoure, tant le
brouillard est épais. La seule chose que je vois, c’est cette route qui part
vers le lointain, avec cette lumière qui continue de briller.
Est-ce que c’est ça la fin du chemin ? Est-ce que c’est
ça l’espoir ? L’espoir n’existe pas, quand on est comme moi. Les erreurs
que j’ai faites, dont je suis si fier d’avoir tiré des leçons, je les
recommencerai. Je ne sais pas apprendre. Je ne sais pas comprendre.
Regarde les gens qui m’entourent. Regarde cette fille qui s’endort
dans mes bras. Qui sait ce que je vais leur faire subir ? Qui sait de
quelle manière je réussirai à la faire pleurer comme toutes les autres ?
Et si c’était à mon tour de pleurer ? Tu crois qu’ils viendront
m’aider ? Je l’espère pas. Je leur ferais comprendre que c’était de sa
faute à elle. Non, je ne sais pas faire les choses correctement. La seule chose
qui m’intéresse c’est moi. L’homme reste un animal parmi tous les autres. La
différence entre eux et moi, c’est que je suis un prédateur. Je peux vivre
avec les autres, mais lorsqu’il le faudra, je me sauverai, moi avant n’importe
qui.
Et si je n’étais pas là, comment le monde serait-il ? Je crois qu’il
serait bien plus beau, bien plus rose. Regarde tous ces gens qui m’ont connu…
Ne crois-tu pas qu’ils auraient eu un malheur de moins dans leur vie s’ils ne
m’avaient pas croisé ? Qui sème le vent récolte la tempête. Moi je sème
des ouragans et des tornades, et ils n’ont su me faire récolter que quelques
gouttes de pluie en retour. Pourquoi n’ai-je pas réussi à faire comme tous ces
braves gens qui savent écouter ?
Pourquoi est-ce que je raconte tout ça ? Est-ce que
c’est ça un testament ? Et cette lumière qui se fait si proche en étant si
loin, est-ce que c’est ça la mort ? Et toi, pourquoi fais-tu encore partie
de mon chemin ? N’as-tu donc rien appris aujourd’hui ? Regarde sur
les cotés de la route ? Le brouillard est épais, mais la lumière te permet
de distinguer des embranchements sur les cotés. Prends le premier que tu vois.
Nul n’est fait pour suivre ce chemin que je piétine, sans y perdre quelque
chose. Pars maintenant, sauve toi, car le temps est compté à ceux qui arpente
ce sentier, déambulant avec moi. Oubli ce chemin, oubli la manière d’y revenir.
J’aurai juste voulu te demander de ne pas oublier cette
conversation. On m’appelle Légion, car je suis plusieurs. Ne crois pas que je
sois le seul comme ça. Nombre de gens n’ont d’existence que pour détruire
celles des autres. Evite leurs chemins. Eloigne toi du brouillard car il cache
les cauchemars de ton imagination. Reste sur les chemins éclairés par la seule
gentillesse des gens qui les empruntent.
Laisse moi suivre cette lumière qui se fait pressante.
Depuis que je suis né je meurs à petit feu. Si c’est la seule chance que j’ai
de changer mon existence, je la prendrai. Si le but de ma vie peut être de
mourir plutôt que de faire souffrir, laisse moi te rendre ce service. Quitte
moi avant de tomber à ton tour. Laisse moi m’allonger dans un de ces trous que
je ne me suis jamais arrêté de creuser. Peut-être que ma présence au fond empêchera
quelqu’un de tomber une fois de trop. Si la vie n’a été que pour détruire les
autres, peut-être que la mort les aidera, comme si j’équilibrai ma naissance. En
bouchant un trou, ce sera presque comme si je n’avais construit de chemin en
débutant ma vie il y a vingt ans.
Tu pars. Mais ne te retourne pas. Je ne mérite pas un second
regard. Pars vers un autre chemin, un qui te conduira à ce petit village appelé
bonheur, si fragile, mais qui pourtant doit bien exister : je ne crois pas
que les légendes ne soient fausses. Mon chemin n’y va pas. Ne prends pas le
risque d’attendre le prochain embranchement. Celui là ne t’y mènera peut être
pas. Oubli moi, oubli ce chemin qui ne te mènera qu’à la capitale sans vie de
l’enfer. Regarde l’orage qui approche, et hâte de toi. Rien ne vaut la peine
d’attendre encore.
Je te dis que le bonheur existe. Mais ne marche pas trop
vite. Les trous, il y en aura toujours, des petits et des plus gros. Fais
attention à ne pas laisser la hâte t’empêcher t’atteindre ton but. Le tonnerre
gronde, et voici un autre éclair qui zèbre l’horizon. Il approche. N’oublie
jamais de faire attention à ce qui t’entoure. Pars maintenant. Bientôt je ne
serai plus. Bientôt je ne serai plus qu’un mauvais rêve qui s’en ira lorsque tu
auras rejoins un autre chemin. Je te souhaite bon courage, moi qui n’en ai
jamais trouvé. Regarde une dernière fois les tempêtes que j’ai semé. Non, tu
n’auras pas de regret. Je ne te dis pas adieu… Tu ne m’as jamais vraiment
connu.