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Le blog le plus grungy d'Auvergne
8 juillet 2006

Vivre

La vie en couple. N’est-il pas intéressant de voir tous ces gens qui se tiennent la main et se câlinent dans la rue, dans un cinéma, dans un bar ou même chez vous.

« Tire toi » lui dis-je. Il n’a pas compris. Elle non plus d’ailleurs. Est-ce que je l’ai réellement hurlé, ou bien ce sourire hypocrite que j’aborde a-t-il caché ce hurlement qui a résonné à l’intérieur de ma tête ?

Quelqu’un a un jour dit : Les femmes, on ne peut pas vivre avec elles, on ne peut pas vivre sans elles. Il n’avait aucune idée de ce qu’il disait. C’est bien pire que ça. Je n’arrive plus à comprendre ma manière de concevoir les choses. Il suffit que je me retrouve seul pour que je repense à lorsque que j’étais avec elle.

Elle. Grand mot, et pourtant si petit. Il désigne un certain nombre de personne (ne pas confondre avec « un nombre certain » dont la signification est différente), et pourtant une seule revient plus souvent que les autres dans mon esprit. Je ne la nommerai pas. Non, je me suis promis de ne plus penser au passé.

Et pourtant, je ne sais m’empêcher d’y repenser, de voir ces images surgir dans mon esprit. J’ai envie de partir, d’aller courir, courir pour laisser ces peurs derrière moi, tenter de les fuir pour la Nième fois consécutive. Je le sais, je ne courrai jamais assez vite. Et pourtant j’ai envie d’aller courir quand même. Tu me poursuis, vous me poursuivez. Ces fantômes qui hantent mon sommeil, ces images qui guettent mon éveil. Mais courir me permet de faire plus attention à ma souffrance physique qu’à ces fantômes du passé.

Mais je ne peux pas m’enfuir. Des gens sont là. Ils sont en bas. Ils attendent que je change de chanson. Il croient que je ne suis mont vers mon ordinateur que pour faire le DJ. Mais ils n’ont pas vu mon regard furtif vers cette main qui glissait imperceptiblement le long d’une cuisse. On vient me narguer même chez moi. A la douleur succède l’humiliation. Il n’est plus nécessaire de voir mes amis ensemble. Il faut qu’ils amènent des gens de l’extérieur.

Ne m’étais-je pas promis de ne plus baisser ma garde ? Et pourtant, voir cette fille arriver chez moi ne m’a pas semblé étrange. Après tout je la connaissais déjà d’avant. On s’était déjà vu bon nombre de fois. Vu que la soirée s’organise chez moi, il n’est pas mal d’inviter des gens extérieur au petit groupe de départ. Et pourtant elle n’est pas venue ici sur simple invitation. Elle est là car son copain l’a amené avec lui. Tous les savent. Tous ? Sauf moi. Combien de fois faudra-t-il que je me rappelle de faire attention ? Je le sais que je ne suis pas capable de tenir les chocs émotionnels à moins d’y être préparé. Une fois de plus, ma trop grande confiance dans mon système de défense sociale m’a perdu.

Et revoilà ces images du passé qui resurgissent lorsque j’en ai le moins besoin. Rappelle toi me dit-on. Je me rappelle. Je me rappelle si bien que j’aimerai oublier. Mais j’ai si bien appris à retenir les erreurs des gens que j’en ai retenu les miennes. C’est bien beau de connaître les filles de son entourage pour les réutiliser contre lui, mais à quoi bon le faire si on se retourne ses propres failles contre soi ?

Cela me rappelle ce texte que j’avais écris il y a si longtemps. La mise en scène d’un orage psychologique. Qu’est-ce que c’est ? Ah, vous ne me connaissez pas bien alors. L’orage psychologique est le phénomène qui se produit lorsque je ne contrôle plus ma pensée. Je subis ces images qui m’arrivent devant les yeux, sans pouvoir les arrêter. C’est comme si tout le passé était joué en boucle, sous forme de photos, de bout de films… Un orage psychologique : toute la puissance de la nature déchaînée dans un seul esprit.

Et voilà que je contrôle petit à petit ce que je vois. Désormais je vois ces quelques lignes. J’entends ces gens en bas qui me demandent si ça va et à qui je réponds mécaniquement que oui, ou que j’ai des choses à regarder vite fait.

Partis. Ils sont partis. Me laissant seul me débattre avec les fantômes. Me laissant seul me souvenir ce qui j’étais avant, cette fille à mes cotés. Mais elle est loin, ainsi que son amour. Seul le souvenir reste me hanter, tel un chat qui ne sait pas changer de maison. Il est né en moi et y restera.

Me voici condamné à vivre avec mes expériences, avec mon passé. Me voici condamné à conjuguer le passé au futur. Me voici condamner à vivre…comme tout le monde.

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Commentaires
A
Je pense que ds le simple titre de mon com tu trouveras bien des réponses, ou du moins je l'espère... A moins qu'il ne te permette simplement de te poser les bonnes questions. <br /> Je complèterais brièvement cette citation en te demandant: pourquoi avoir peur de l'avenir si tu n'as pas peur du présent ni du passé? Puisque l'avenir est condamné à se tranformer en présent puis en passé. Alors oui il y a l'inconnu, mais dans le présent, dans le passé aussi. L'inconnu dans le passé c'est tout ce que tu aurais pu faire mais que tu n'as pas fait... En espérant que mon com ait pu t'aider à y voir plus clair.
N
Moi je dis, et l'avenir dans tout ca? Vous vous lamentez du passe ou du present. C'est bien, c'est vrai. On le fait tous! Le passe tourmente certains, le present d'autres. Mais moi, c'est le futur qui me fait peur. Je me dis que de toute facon, je ne peux plus rien pour mon passe. "Ce qui est fait est fait" ne dit-on pas? Je crois que c'est correct. Bien evidemment, je me demande par occasion si je n'aurais pas mieux fait d'agir autrement. Parfois d'ailleurs j'en suis sure. Mais bon, c'est trop tard... Le present, c'est un autre probleme. Oui. Mais le present existe-t-il vraiment? C'est ce que je me demande en ce moment... Le present n'est qu'un instant, qu'une seconde, qui vute devient passe. Donc bon, je ne m'attarde pas trop dessus. Je fais ce que je pense etre le mieux a ce moment; je suis mes impulsions, mes pensees, mes sentiments. Souvent j'agis par simple reflexe. La vie presente est faite, la plupart du temps, d'automatismes. On vie et on ne s'en rend meme pas compte... Bizarre, non? Mais revenons-en a l'avenir. Comme je le disais, le futur me traccasse plus que n'importe quoi. Surtout ces derniers moi. Effectivement, ma vie vient de basculer, de prendre un nouveau tournant. Je ne sais pas ce qui m'attend. D'accord, vous allez me dire que c'est le cas de tout le monde. Mais c'est vrai non? Comment ne pas avoir peur de l'avenir? Je ne sais pas comment l'aborder, moi, l'avenir. C'est deja plus facile losrque l'on a des reves, des envies, des objectifs. Mais je n'ai rien de tout cela. Ou alors, peut-etre que j'en ai trop et que je ne sais les distingues. J'ai peur du nouveau, de l'inconnu. Et pourtant, je ne devrais pas. Je connais toutes ces emotions deja. Je m'y suis frotee maintes fois lors de ma vie. Vous savez, partir d'un endroit ou l'on se soit bien, ou l'on se sent enfin chez soit apres trop de bousculades. On est oblige d'apprendre tout a zero. Les gens, les lieux, la vie. S'adapter. Je ne fais pas cela pour le plaisir, comme certains. Non, j'en ai assez de demenager. Je m'interroge. Est-ce cela en fait mon reve? Connaitre la stabilite? Est-ce que ma nouvelle vie va me permettre de m'en rapprocher ou de m'en eloigner? Que veux-je faire ensuite? Saurais-je continuer a vivre en en seul endroit? Ou devriendriais-je folle? Comment le savoir? Attendre et voir... Mais combien de temps attendre? Comment voir reellement? De plus, je m'embarque dans une nouvelle aventure sans en avoir envie. On m'a pousse dans cette direction... Mes parents, ma famille, la societe... Tous m'obligent a avoir une motivation. Oui, je suis motivee, mais seulement ses motivations, ses envies la, ne conviennent pas au monde. Alors je me lance vers une branche comme ca, parce qu'il faut bien faire quelque chose dans le futur. Oui, je suppose. Mais comment trouver le bonheur si je ne peux faire ce qui me plait? J'ai peur pour mon avenir. Ou plutot, c'est ca, j'ai peur de l'avenir. Il me perturbe. Plus que le passe ne peut le faire je crois, et surtout, bien plus que le present.
A
"Courir ne sert à rien, il faut partir à point"... C'est en lisant ton dernier texte que j'ai compris cette phrase. C'est ce que l'on conte aux enfants mais je n'avais pas saisi le message, à l'instant tout s'éclaire. Courir ne sert à rien et peut pourtant résumer bien des vies: la tienne, la mienne, la leur... le loeur. Oui c'est un loeur: on court aprés le temps mais <br /> le temps n'existe pas, on court aprés le passé mais le passé ne reviendra pas, et surtout non, <br /> on ne court pas aprés ceux qui nous courent aprés. Courir pour oublier, pour fuir surtout. Mais c'est inéluctable, tout nous rattrape un jour, le temps, le passé et les gens.<br /> Et un jour, tout en courant, on se retourne encore une fois pour regarder derrière plutot que de regarder devant,d'aller de l'avant... Et un jour, inévitablement, on trébuche: c'est le présent qui nous rattrape et nous entrave.<br /> Et un jour, inexorablement, on s'arête de courir. Stoppé net devant l'obstacle. Et enfin, oui enfin, on réfléchit, on pense différemment,<br /> parce qu'il y a du nouveau. Le présent nous rattrape: tout est remis en cause. C'est le jour nouveau. Alors dans un accès de passion, de désir et d'envie on fonce. On ne court plus, on vole. On y va parce que c'est là, maintenant, ça ne se reproduira peut-être pas. C'est le moment présent, l'instant où tout se joue, la soif du présent. L'as-tu déjà eu cette sensation bizarre d'être au bon endroit au bon moment ? L'apothéose, l'âge d'or, la métamorphose... Elle a des milliers de noms cette sensation. Pour moi ce sera l'Everest, pour d'autres le Paradis. On y croirait... presque. <br /> Pourtant, ho pourtant, ça n'aura même pas duré un instant. Volte-face: tout s'écroule et s'effondre, tout dépérit et fond. L'instant si grandiose vient se confondre avec la multitude de ces instants fades et sans goût. Oui soudain ce jour nouveau ressemble étrangement à tous les autres. Il ne reste plus rien. Mais y'a-t'il eu quelque chose ?<br /> Alors dans un accès de rage, de fierté et d'orgueil, hors du temps, hors de soi, on jette, on crache, on déracine :le présent, le passé, le futur et l'instant. On vomit toute cette bile du temps qui nous massacre."Allez, craches ton venin !" Tout n'est plus que vide et néant, que cris et désanchantement: le big-bang, l'infini, le trou noir...Il ne reste plus rien. Mais y'a-t'il eu quelque chose ?<br /> S'ensuit un moment d'extrême lucidité... Tout semble plus clair quand il est trop tard. J'ai été projetté dans l'ultime instant: celui de la vérité, celui qui transpire l'authenticité, celui de la brutalité... comme un étranger. Souvent, ho oui souvent, on n'a pas conscience de l'instant. On ne regarde pas, on ne s'arrête pas, on ne réfléchit pas.On trébuche dans le présent et on continue. On ne tombe pas, on ne se relève pas, on n'a même pas mal, pas une égratignure,<br /> pas une ecchymose : rien. Oui souvent le présent ne cogne pas assez fort pour laisser des traces.<br /> Il ne reste plus rien. A moins que...<br /> Plus tard, quand tout appartient au passé, on se regarde dans le miroir. Nu, devant le miroir.<br /> C'est alors qu'apparaissent par endroit des blessures, des plaies, des contusions. Ils parsèment notre visage, notre corps. Et le sang coule... les larmes aussi peut-être. Ce n'est plus notre visage: c'est celui d'un écorché vif. Ce n'est plus notre corps: c'est celui d'un accidenté. Il n'y a plus de place pour l'amnésie, seul pour le souvenir. Il ne reste plus rien. A moins que...<br /> On se souviens: le présent nous a fait monter sur le ring. Il nous a mit K.O. Ce n'est qu'une fois dans les cordes que j'ai eu envie de me cogner au présent, de me cogner si fort, au point d'en creuver. De me cogner encore, encore, encore... afin de sentir l'instant. Mais il était trop tard. Le présent n'était plus, le présent s'était fait passé. Moi, bien plus que mort: évanoui de cette vie, anesthésié de l'euphorie. Ne plus rien ressentir: ni la douleur des coups de poings sur mon corps, ni l'hapreté des coups de griffes sur mon coeur.<br /> Le pire: n'avoir pas sucomber au présent.<br /> Il ne reste plus rien. Rien n'est moins sur.
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